3- le val d’Azun

Les villages, leurs églises et leurs chapelles :

Arbéost

Eglise construite vers 1850 en remplacement d’une église ancienne. (source Archives Départementales) La petite église a son entrée sous un porche au-dessus duquel est scellée une plaque où on lit « 1849 – Jacques Lhorou – Santa Maria orapro Nobis », marque de reconnaissance à celui qui fut très longtemps curé de ces lieux. L’intérieur a deux chapelles et à la jonction du transept un toit à plusieurs voussures. (source Echos d’Azun / André Fourcade)


Arcizans-Dessus

La construction de l’église St-André d’Arcizans-Dessus est très ancienne, fin XIIème, début XIIIème siècle. L’édifice a été presque entièrement rebâtie au XVIIIème siècle.
Le clocher carré possède une entrée indépendante. Au-dessus de la porte de l’église, on distingue un chrisme.
L’intérieur est composé d’une nef unique, avec une abside semi-circulaire et un demi transept où se trouve la chapelle de la Vierge Marie. Au fond de l’église, la tribune est formée par une galerie en U.
Le tabernacle de l’autel principal, œuvre de Jean Brunelo, date de la première moitié du XVIIIème siècle. Sur la porte figure « l’Ecce Homo ». Sur les ailes, la représentation de l’Annonciation, en deux parties : à gauche, la Vierge ; à droite, l’ange agenouillé ; moment de l’incarnation de Dieu dans le corps d’une femme. Le retable est attribué à l’atelier Claverie de Lourdes (XVIIIème siècle). Au centre, St André et sa croix, patron de l’église du village. Il est entouré à gauche de St Pierre et à droite de St Paul. La partie supérieure est caractéristique de l’atelier Claverie. Il s’agit d’une représentation « en gloire ». Au centre, une colombe au milieu de nuages. Le décor est complété par deux angelots agenouillés et par deux grands vases.
L’autel de la Vierge est également l’œuvre de cet atelier. Au centre, la statue de la Vierge à l’enfant ; Marie tend un chapelet. A gauche, St Jean-Baptiste, à droite St Joseph avec un lys dans une main.


Arras-en-Lavedan

L’église St-Martin d’Arras-en-Lavedan est une pittoresque église de montagne, construite au XIIème et XIIIème siècle. Son important clocher rectangulaire a deux étages, en retrait l’un sur l’autre. Les toits en ardoise sont à la Mansart.
Avant d’entrer, regardons la porte gothique dite des cagots qui est aujourd’hui murée et le bénitier. A l’intérieur, levons les yeux et admirons la voûte en lambris peints, réalisée en 1696 par Guillaume Pujo de Nay. Le retable est composé d’un grand tableau représentant le martyre de St Catherine (XVIIème siècle). A gauche et à droite du tableau, une décoration en forme de chutes de fruits.
Le tabernacle a été sculpté par Jean Brunelo avant 1722. Sur la porte, le Bon Pasteur ; sur son aile gauche, l’Annonciation, sur son aile droite, la Nativité. Les statuettes représentent les quatre évangélistes : St Luc et le taureau, St Jean et l’aigle, St Mathieu et l’ange, St Marc et le lion. L’autel-tombeau est orné de guirlandes et de feuillages.
A voir également, une Vierge à l’Enfant en bois polychrome du XIVème siècle, les reliquaires de St Martin et de St Barthélémy, les tableaux de l’Assomption de la Vierge et de St Joseph et les chapelles latérales dédiées à la Vierge et à St Martin.

Chapelle Saint-Barthélémi

Une dévotion spéciale consacrée à Saint-Barthélémi  existait sur le territoire d’Arras en Lavedan, elle était appelé « Hôpital Saint-Barthélemi ».
Elle fut fondée en 1562 par Barthélémi Mayouraou. Il en était le patron.

Arrens

Il est très difficile de reconstituer l’histoire de l’église d’Arrens tant furent nombreuses ses modifications, restauration entrainées par autant de séismes, incendies ou autres pillages. Pour son gros œuvre – piliers, arcades, chevets et voutes du chœur et du transept,- elle semble remonter à la fin du XIIIème siècle. Les autres éléments remontent à des périodes s’étalant du XIVème au XIXème siècle.
L’église présente la particularité d’être entourée d’un mur d’enceinte crénelé. Sur le tympan du portail d’entrée d’époque romane, un Christ bénissant entouré des symboles des quatre évangélistes. Au-dessus, un arc en accolade est orné de feuilles d’acanthe (fin XVème – XVIème). Encastré dans le mur d’enceinte, nous remarquons un bénitier dit des cagots. Il est surmonté de la partie supérieure d’une fenêtre ogivale sculptée et trilobée.
Si nous contournons le mur d’enceinte, nous découvrons une armoire eucharistique réemployée en fenêtre. Elle est également surmontée d’un arc en accolade sculpté de feuilles d’acanthe.
A l’intérieur, dans la chapelle de gauche, se trouve un ancien autel roman avec les cinq croix de la consécration. Au-dessus, un grand Christ en bois polychrome. A droite le retable du transept date de 1635 ; il est signé Jean Domec d’Arrens. A gauche de ce retable, une curiosité ; un panneau au grillage constitué d’une toile et de fuseaux tournés. C’est le confessionnal des sourds.
Le retable du maître-autel doté de très belles colonnes torses a été sculpté entre 1673 et 1677 par Abel et Jean de Forguette, d’Izeste en Béarn. A remarquer aussi : le lutrin, la croix de procession et les bancs des consuls.

Chapelle Notre-Dame de Poueylaün

« La Chapelle Dorée » Poueylaün = Le mont de la source.- pouey -> petit mont ; laün (prononcé) « la un » -> une source, une fontaine. C’est une chapelle de pèlerinage.
Poueylaün était une étape importante avant de franchir la montagne. Un hospitalet y avait été construit pour accueillir les pèlerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle ou à Notre Dame del Pilar.
Au XVIème siècle et sans doute bien avant, il existait un oratoire. Pourquoi construire un oratoire puis une aussi somptueuse chapelle sur ce petit mont ?
Deux charmantes histoires tentent de nous l’expliquer.
° Un homme d’Arrens dont l’existence s’écoulait dans la prière et le travail vit pendant trois nuits consécutives le pouey s’illuminer. Le matin du troisième jour, accompagné de quelques bergers, il gravit le monticule. Pas de traces d’incendie, mais ils découvrent une statue de la Vierge avec son Enfant dans les bras. Impossible de descendre cette statue jusqu’à l’église. Aussitôt, les gens d’Arrens décident de construire un oratoire et de l’appeler – Notre Dame de Poueylaün.
° La seconde légende est celle des deux colombes. Des bergers qui gardaient leurs troupeaux à Héas (hameau de Gèdre) virent deux colombes se poser près d’une source. Ce phénomène se renouvela plusieurs fois comme si elles avaient voulu attirer l’attention des pasteurs. Intrigués, ces derniers les suivirent du regard et les virent prendre leur envol. L’une se posa à Héas où se trouve actuellement la chapelle. L’autre, poursuivit son vol par-dessus les montagnes, dans la direction du nord et fut aperçue plusieurs jours de suite sur le mamelon qui domine le village d’Arrens et sur lequel est bâtie aujourd’hui la chapelle de Poueylaün.
Cette chapelle a subi de nombreux remaniements : elle a été agrandie, décorée à plusieurs reprises. D’importantes restaurations ont été faites après le passage de la reine Hortense, mère de Napoléon III, en 1807.
Il est à noter qu’en 1856, le Père Peydessus, fondateur des Pères de Garaison y envoya ses missionnaires pour créer un petit collège. Ils séjournèrent à Poueylaün jusqu’en 1903.
Regardons l’entrée de la chapelle.
Le portail monumental est précédé d’un porche avec un dôme semblable à un baldaquin. Entrons, nous sommes éblouis par les ors et la beauté du retable monumental mais aussi par les dimensions importantes de l’édifice. Ce ne sont pas nos seuls sujets d’étonnements!
Le sol a cette caractéristique assez particulière d’être constitué par le rocher même du pouey. Il a été nivelé à la main vers 1890 par des carriers de Lourdes. Les marches, taillées dans la masse rocheuse, permettent l’accès aux tribunes et à l’entrée. C’est peut-être à cette époque que l’on a totalement détourné l’eau de la source qui, encore en 1823, coulait sur le granit de la chapelle. L’eau traversait la nef depuis l’angle sud-ouest de la tribune et venait s’écouler sous la chaire.
Au fond, à notre droite en entrant, regardons la tribune. Au second étage, se trouve une grande grille en bois : il s’agit du jubé qui autrefois devait clôturer le chœur. Observons ses panneaux sculptés : certains rappellent la période révolutionnaire.
Dans la nef, regardons les confessionnaux et le chaire. Face à elle, le Christ en croix est complété par une figuration du calvaire : une tête de mort, la lance et l’éponge liées par la couronne d’épines.
Le retable du maître autel occupe tout le fond du chœur. Il est entièrement doré à la feuille. Au centre, dans une grande niche, une magnifique statue de la Vierge avec son Enfant. Dans les niches latérales, encadrées par d’énormes colonnes torses, nous voyons les statues de Saint Pierre et de Saint Jean-Baptiste. Elles ont remplacé les statues brûlées à la Révolution. A l’attique, une peinture représente l’Assomption de Marie.
Le tabernacle est composé d’un petit hémicycle en mosaïques. Sur la porte du tabernacle-urne, un pélican donne à manger à ses petits. Au centre du devant d’autel, dans un médaillon entouré de rinceaux : l’Annonciation.
Notons que les deux portes qui mènent à la sacristie sont elles-mêmes des éléments du décor. Le somptueux retable est une œuvre du Marc Ferrère d’Asté. (XVIIIème siècle) N’oublions pas de regarder le remarquable travail de ferronnerie de la sainte table.
Dirigeons-nous vers la chapelle Saint Joseph, (chapelle sud). La statue de Saint Joseph portant l’Enfant est placée dans une niche bleutée sous un nimbe en forme de coquille. La surabondance du décor, doré à la feuille, témoigne peut-être d’une recomposition de ce retable. Signalons la décoration de la fenêtre de gauche de cette chapelle.

La chapelle Sainte Anne (chapelle nord). Dans la niche centrale, Sainte Anne porte sa fille Marie dans ses bras. A gauche, en bas relief : Marie et ses parents Anne et Joachim. A droite : Sainte Anne présente les Saintes Écritures à Marie enfant. A noter la beauté des colonnes décorées de cannelures en spirales. La prédelle représente la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.
La chapelle Sainte Anne, totalement dorée, se démarque par sa très grande finesse et la profusion de ses détails ornementaux. L’utilisation quasi systématique de le feuille d’or donne à l’ensemble des trois retables un semblant d’unité stylistique. Ils sont aussi magnifiés par la surabondante présence de l’or.
Les habitants du Val d’Azun sont restés fidèles à Notre-Dame de Poueylaün. Chaque année a lieu un important Pèlerinage de jour du 15 août. Il est vrai qu’era « capèra daurada » (dau – prononcé da ou ) a de génération en génération attiré les foules.
Nous pensons avec émotion à ces femmes et hommes qui, autrefois, à pied, à travers sentiers et mauvaises routes n’hésitaient pas à venir prier et confier leurs souffrances à Notre-Dame de Poueylaün.

Oratoire Saint-Roch

Le linteau mentionne la date de 1753

Aucun

L’église St-Félix d’Aucun de style roman présente la particularité d’être recoupée par une nef ogivale ; elle comporte deux chevets, l’un demi-circulaire roman, l’autre polygonal du XVème siècle. A l’extérieur, le chevet de l’ancienne église est couronné d’une corniche supportée par des modillons sculptés. On peut reconnaître quelques animaux : mouton, chouette, oiseaux.
Le portail roman a été déplacé lors de la construction de la nouvelle église au XVème siècle. Au tympan : un chrisme entouré d’oiseaux et l’Agneau de Dieu.

Entrons côté ouest par le portail gothique. Près du porche, porte et bénitier des cagots sont restés en place. A l’intérieur, on retrouve l’abside romane avec un cul-de-four percé de trois petites fenêtres. A gauche, arrêtons-nous pour admirer la frise de la cuve baptismale. Nous voyons une scène de mariage, des danseurs, un acrobate, des musiciens (cornemuse, haut-bois), une scène de chasse à courre, deux chèvres qui broutent un arbuste tandis qu’un animal (ours ou loup ?) les guette, enfin un tailleur de pierres.
Dirigeons-nous vers l’autel principal. Le tabernacle du XVIIIème est magnifique. Sur la porte, Jean Brunelo a sculpté Moïse priant au désert, tandis que tombe la manne. Sur les ailes, la Nativité et une somptueuse Adoration des mages. Le devant de l’autel est en cuir de Cordoue.
Le retable du XVIIIème est attribué à l’atelier Claverie de Lourdes. Il représente le martyre de St Félix de Gérone.


Bun

La construction de l’église St-Martin actuelle fut décidée en 1904, face à l’emplacement de l’ancien édifice. L’autel en bois peint et doré a été transporté dans la nouvelle église le 09 décembre 1905. Cette œuvre de Jean Brunelo date du début du XVIIIème siècle.
Le tabernacle attire notre attention. Sur sa porte, « l’Ecce Homo », le Christ du Vendredi Saint avec des liens aux poignets et couronné d’épines. Sur l’aile droite du tabernacle, l’Annonciation, sur celle de gauche, la naissance du Christ.
L’autel proprement dit est du style autel-tombeau.
A remarquer aussi une statue en bois de Saint Martin.


Estaing

Nous savons qu’en 1796, les travaux de construction de l’église St-Jean-Baptiste sont en cours et que ce n’est qu’en 1822 qu’est nommé le premier desservant de la nouvelle paroisse.
L’église est un mélange d’imitation de style gothique et de roman. Le clocher carré est orné de fenêtres ogivales. En entrant, nous remarquons plusieurs tableaux : l’Annonciation, la Vierge Marie seule, St Blaise, St Martin. Dirigeons-nous vers le chœur, l’autel tombeau est décoré d’une guirlande de fleurs et flanqué de magnifiques anges adorateurs. Le tabernacle est surmonté d’une belle niche d’exposition terminée par un petit dôme portant une croix. Sur la porte du tabernacle, représentation de « l’Ecce Homo »
Notre regard s’élève vers le baldaquin reposant sur quatre colonnes ainsi que vers une grande statue de St Jean-Baptiste.
N’oublions pas les chapelles latérales ; l’une est dédiée à la Vierge Marie, l’autre, avec un petit retable, à St Jean.


Ferrières

Jusqu’en 1931 où fut achevée l’église actuelle, la première église datant de 1711 servit de lieu de culte. Au-dessus de la porte d’entrée de l’édifice néo-gothique que nous connaissons, une pierre scellée porte la date 1240 (peut-être date de construction d’une petite chapelle par les premiers habitants de ces lieux ?) et une autre deux dates 1787 et 1929 qui est l’année du début des travaux, d’après les plans de M. Pignat (source Echos d’Azun / André Fourcade)


Gaillagos

L’église St Martin de Gaillagos est de construction très ancienne, probablement du XIIIème siècle mais restaurée et même presque rebâtie aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles.
Rentrons et dirigeons-nous vers la cuve baptismale. Les sculptures nous font penser au style roman. Remarquons que l’ancienne sainte table, en bois, disposée en deux arcs de cercle, de part et d’autre de cette cuve, délimite avec beaucoup de goût l’espace baptistaire.
En avançant vers le chœur, à gauche, admirons la très belle chaire. Devant nous le maître-autel en marbre. A gauche et à droite se trouvent deux autels plus petits, l’un est dédié à la Vierge Marie, l’autre à St Joseph.


Marsous

Construite entre 1750 et 1757, l’église St Martin de Marsous peut surprendre par son plan assez disparate.
Le retable de l’autel principal pourrait avoir été construit au XIXème siècle avec des éléments du XVIIème. Au centre, dans une niche, une statue de la Vierge à l’enfant du XIXème ; de part et d’autre, deux grandes statues : St Jean-Baptiste et un saint évêque (peut être St Martin)
Le tabernacle est du XIXème siècle. Les dossiers des sièges des desservants sont tapissés de cuir de Cordoue. La chaire est l’oeuvre de Soutric, menuisier d’Arrens. Elle date du XIXème. Les tableaux du XVII ème sont de Dussarat, peintre d’Orthez. Ils représentent St Michel au jugement dernier, Notre-Dame del Pilar de Saragosse et le martyre de St Etienne.
Levons les yeux pour admirer le plafond à caissons du chœur. Les chapelles latérales sont dédiées à la Vierge et à St Etienne, premier diacre mort pour le Christ et représenté dans un tableau de Dussarat. Le tabernacle date du XVIIIème et est signé Claverie, sculpteur lourdais.


Sireix

L’ancienne église fut incendiée le 28 mai 1944, le dimanche de Pentecôte. Un témoin de Bun avait noté « qu’il avait aperçu de la fumée vers 15h00 et qu’il ne restait que les cloches ».
La nouvelle église fut construite deux ans plus tard. Elle est claire, moderne avec une belle voute en lambris.


Les commentaires sont fermés.